DOMPTER LA DEUXIÈME VAGUE ?
Sans crier gare, la COVID-19 s’est immiscée dans la gestion de la SST au printemps dernier. Résultats : audiences et expertises médicales annulées, assignations temporaires interrompues, admissibilité plus rapide (et plus facile) de certaines réclamations pour lésions professionnelles, etc. Malgré des règles spéciales d’imputation de certains coûts, et certaines mesures d’assouplissement exceptionnelles, la clémence de la CNESST ne sera pas éternelle et ne permettra pas d’éponger toutes les conséquences défavorables de la pandémie, alors que la santé financière de nombreuses entreprises est déjà mise à mal… Bref, le contrôle des lésions professionnelles a eu du plomb dans l’aile, cédant le pas à d’autres priorités évidentes et il est grand temps de se ressaisir !
Déconfinement oblige, avec raison, les employeurs se sont concentrés sur la prévention afin d’éviter que le virus ne se répande dans le milieu de travail comme une traînée de poudre. Or, pour éviter une pénurie de main-d’œuvre, la prévention et le contrôle des absences, notamment pour lésions professionnelles, vont de pair. Indéniablement, cette deuxième vague qui nous submerge entraînera plusieurs absences du travail : dépistages, attente des résultats, isolement, sans compter la maladie elle-même, qu’elle affecte un travailleur ou ses proches. Ça, c’est sans compter l’anxiété grandissante laquelle, comme la pandémie, participe à la toile de fond du contexte actuel. Limiter la durée des absences pour lésions professionnelles par une gestion médico-administrative proactive doit demeurer une priorité pour assurer le bon fonctionnement de l’entreprise. Pour reprendre un vieux slogan largement diffusé par la CSST (maintenant la CNESST) « Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs ». Ça n’a jamais été aussi vrai.
À défaut de pouvoir dompter cette deuxième vague qui déferle sur nous, on peut au moins se préparer sérieusement à en minimiser les effets.