L'absentéisme ça se gère!
Selon Statistique Canada, les absences pour des motifs personnels ont entraîné environ 100 millions de journées de travail perdues au Canada en 2010: les employés du secteur public ont perdu 11,8 journées de travail alors que ceux du secteur privé en ont perdu 8,2. Selon un sondage effectué par CROP et l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, 23% des employés québécois ont invoqué une fausse raison pour s’absenter du travail en 2011… Ces statistiques font réfléchir… En contrepartie de la rémunération qui lui est versée, il va de soi qu’un salarié doit être présent à son travail de façon régulière, être ponctuel et être physiquement et mentalement en mesure d’exercer ses fonctions. Or, pour certains employés, il est tout à fait normal de prendre quelques jours de "maladie" sans être malade, de prolonger un week-end, de s’absenter pour aller à la chasse ou de partir en voyage même si l’employeur a préalablement refusé d’accorder un congé. Même s’il est impossible d’éliminer l’absentéisme, le gérer n’est plus une option pour l’employeur car la renonciation à tout contrôle peut entraîner des effets désastreux et des coûts élevés. Ne pensons qu’à la démotivation de ceux qui sont prêts à se présenter au travail tous les lundis matin et qui doivent assumer la surcharge, les déplacements et les inconvénients que représente un absentéisme excessif dans une entreprise. Les absences sans motif ou pour de faux motifs sont généralement sanctionnées de façon progressive. Mais avant de discipliner un salarié qui s’absente, l’employeur doit s’assurer que ce dernier ne s’absente pas pour un motif protégé par la Loi sur les normes du travail qui prévoit différents congés pour tous les salariés, syndiqués ou non. Retenez toutefois que ce n’est pas parce qu’un salarié s’absente en invoquant une raison prévue à la loi que son absence est pour autant motivée. Par exemple, dans l’affaire Syndicat des travailleurs de câbles d’acier de Pointe-Claire (CSN) et Industries de Câbles d’acier ltée, un opérateur contestait son congédiement pour s’être absenté en alléguant des obligations familiales. Il devait s’occuper de sa mère âgée (il avait fait des courses, des tâches ménagères, la cuisine…). L’arbitre a conclu que le congédiement était justifié, le salarié n’ayant pas démontré avoir tenté de trouver d’autres moyens pour aider sa mère et ayant reconnu que les activités exercées durant ses absences auraient pu être faites à d’autres moments. Il ne pouvait invoquer le fait qu’il avait toujours agi de la sorte, puisque l’employeur exerçait désormais un contrôle plus serré des absences. Compte tenu des nombreuses absences du salarié et du fait qu’il savait que son emploi était en péril, le grief a été rejeté. Le fait d’avoir été tolérant en matière d’absentéisme ne vous empêche pas de resserrer les contrôles. Dans un tel cas, il serait toutefois important de transmettre les nouvelles règles à vos employés avant de les appliquer ou de les aviser que les règles seront dorénavant appliquées rigoureusement. _______________________ 1. D.T.E. 2012T-304 (T.A.) Si vous désirez obtenir plus d'information à ce sujet, nous vous invitons à participer à l'atelier "Gestion de l'absentéisme" ou à communiquer avec l'un ou l'autre des avocats de notre cabinet. L’équipe Le Corre & Associés, s.e.n.c.r.l.
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