SEPTEMBRE 2023

Numéro 146

DROIT DE GÉRANCE ET TÉLÉTRAVAIL

Le télétravail, tout d’abord imposé par le gouvernement pendant la pandémie, fait maintenant partie de la réalité du travail. Selon un récent sondage réalisé par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, 37% des salariés sont actuellement en télétravail, soit 21% en mode hybride et 16% à temps plein, alors que 32% des organisations pourraient ou ont assurément l’intention de revoir leur mode de travail au cours de la prochaine année1.

Même si les lois du travail n’ont pas été élaborées pour ce mode de travail, elles s’appliquent au télétravail, et les tribunaux ont commencé à se prononcer, notamment sur la portée du droit de gérance de l’employeur. À cet égard, nous vous référons à deux décisions rendues au cours des derniers mois qui nous apparaissent intéressantes.

Dans la première décision, le Tribunal administratif du travail a confirmé que le droit de gérance de l’employeur lui permettait d’exiger le retour au travail de ses salariés en présentiel2. Dans cette affaire, un commis aux achats et à l’inventaire ayant 10 ans de service alléguait avoir été congédié sans cause juste et suffisante. L’employeur lui reprochait d’avoir refusé de revenir fournir sa prestation de travail dans son établissement, et ce, après avoir fait du télétravail en raison de la pandémie. Or, la preuve n’a pas permis de conclure qu’une entente avait été prise relativement à la permanence du télétravail. De toute façon, selon le tribunal, l’employeur disposait d’un droit de gestion lui permettant d’exiger le retour au travail de ses salariés. En conséquence, en refusant de fournir sa prestation de travail sur le lieu habituel de travail, le salarié a commis une faute. Toutefois, le tribunal a conclu que cette faute ne revêtait pas la gravité requise pour justifier un congédiement immédiat, d’autant plus que le salarié avait indiqué à l’employeur qu’il était prêt à discuter de la situation. L’employeur n’ayant pas démontré qu’il avait une cause juste et suffisante de congédier le salarié, la plainte a été accueillie.

Dans la seconde décision, l’arbitre a conclu que le droit de gérance de l’employeur lui permettait d’exiger que ses salariés en télétravail depuis le début de la pandémie soient présents à ses bureaux une journée par semaine3. En effet, selon cette dernière, à moins d’une mention dans la convention collective, le droit de déterminer le lieu où s’exécute le travail est un des attributs du droit de gérance. Or, la convention collective ne donne pas accès au télétravail en tout temps et ne contient aucune renonciation au droit de l’employeur de déterminer l’endroit où les salariés fourniront leur prestation de travail. Selon l’arbitre, l’employeur a exercé son droit de gérance dans le respect de la convention collective et d’une lettre d’entente et sa décision d’imposer la présence au travail à raison d’un jour par semaine est raisonnable compte tenu, notamment de son désir de développer sa culture d'entreprise et le sentiment d'appartenance de ses salariés. Ne s’agissant pas d’une décision précipitée et imposée sans motif ni considération, le grief a été rejeté.

Comme on le voit, en l’absence de dispositions concernant le télétravail dans une convention collective ou un contrat de travail, le droit de gérance de l’employeur lui permet de décider de quelle façon ses salariés fourniront leur prestation de travail.

Néanmoins, il est important de rappeler que divers enjeux juridiques sont reliés au télétravail, que ce soit en matière de santé et sécurité du travail, lors de l’adoption d’une politique encadrant le télétravail ou afin d’adapter certains modes de gestion à cette nouvelle réalité.

Les avocats Le Corre & Associés, s.e.n.c.r.l
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  1. Source : https://ordrecrha.org/salle-de-presse/communiques-de-presse/2023/08/organisations-experimenter-nouveaux-modes-travail
  2. Drake c. Équipement Trans Continental ltée, 2023EXPT-833, 2023 QCTAT 1218 (DRT), j.a. Véronique Emond
  3. Syndicat des salariés de SSQ, Société d'assurances générales et SSQ, Société d'assurance-vie inc. (Beneva), 2023EXPT-1222, 2023 QCTA 239, Me Hélène Bédard

Télétravail : tout ce que l'employeur doit savoir

DROIT DU TRAVAIL ET DE L'EMPLOI ET SANTÉ ET SÉCURITÉ DU TRAVAIL - Le télétravail est là pour rester, et même si les lois du travail n’ont pas été élaborées pour ce mode d’organisation du travail, elles s’appliquent. La présente formation vous permettra de prendre connaissance de vos obligations et des enjeux juridiques reliés au télétravail, d’autant plus que la Loi modernisant le régime SST ajoute de nouvelles obligations aux employeurs concernant la protection de la santé psychique des travailleurs et les risques d’exposition à de la violence sur les lieux de travail, incluant la violence conjugale.

Formatrice : Me Lydia Fournier

Visioconférence Zoom : 25 octobre 2023

Heure : 8h30 à 12h00

Coût : 395 $ plus taxes/pers.

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Formatrice :

Me Reine Lafond,
Ad. E., CRIA

 

 

Formateur :

Marc-André Laliberté, Vice-président principal
Optimun Actuaires & Conseillers inc.

Employeurs tarifés en mode rétrospectif : 7 pratiques gagnantes pour redresser la situation financière de votre dossier SST

Pour un employeur assujetti au mode de tarification rétrospectif, chaque dollar versé par la CNESST afin d'indemniser un travailleur peut coûter, ultimement, jusqu'à 5,50 $ en cotisation et atteindre près de 8,00 $ au moment de l'ajustement provisoire. Apprenez comment fonctionne ce mode de tarification; comment l'utiliser à votre avantage; et comment les actions posées dans le cadre de la gestion des dossiers d'indemnisation ont un effet direct sur votre dépense CNESST. Cette formation vous permettra d'avoir une compréhension générale de la tarification en mode rétrospectif et vous sera utile dans l'élaboration de vos stratégies de gestion. Aussi, vous comprendrez mieux les actions qui entraînent des crédits ou les situations qui occasionnent des surcharges de cotisation.

VIsioconférence Zoom : 21 septembre 2023
                                          16 novembre 2023

Heure :   8h30 à 12h00

Coût :   395 $ plus taxes/pers. 

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Documenter un dossier d'audience au TAT, division SST

Toute décision du Tribunal administratif du travail (TAT), division santé et sécurité du travail (auparavant la CLP) peut avoir des conséquences importantes pour votre entreprise. Puisque le TAT, division SST, décide en dernier ressort des contestations des parties en matière de lésions professionnelles, vous n'aurez pas une deuxième chance de présenter une preuve convaincante. La préparation est la clé du succès. Pour votre bénéfice ou celui de votre représentant, identifiez et rassemblez tous les documents nécessaires à la préparation de l'audience.

Formatrice :  Me Stéphanie Laurin

Visioconférence Zoom :  3 octobre 2023

Heure :  8h30 à 16h30

Coût :  595 $ plus taxes/pers.

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Formatrice :

Me Lydia Fournier

 

Formatrice :

Me Reine Lafond, Ad.E., CRIA

Rédaptation, accommodement et lésion professionnelle : un fardeau encore plus lourd depuis le 6 octobre 2022

DROIT DU TRAVAIL ET DE L'EMPLOI ET SANTÉ ET SÉCURITÉ DU TRAVAILQue vous travailliez en relations du travail ou en santé et sécurité du travail, cette formation s’adresse à vous ! Le 6 octobre 2022 sont entrées en vigueur de nouvelles dispositions en matière de réadaptation professionnelle, intégrant expressément à la LATMP le concept d’obligation d’accommodement qui incombe à l’employeur à l’égard du travailleur porteur d’un handicap résultant de sa lésion professionnelle. Ce nouveau régime aux contours élargis pour favoriser la réintégration au travail, s’annonce toutefois contraignant pour les employeurs. Des pouvoirs accrus sont donnés à la CNESST qui deviendra le « maître d’œuvre » de l’exercice d’accommodement. Lors de cette formation, nous ferons la lumière sur l’obligation d’accommodement et ses limites, dans une perspective pratique qui vous permettra d’interagir de façon éclairée avec la CNESST dans le cadre de vos dossiers de réadaptation.

Visioconférence Zoom :  5 octobre 2023
                                          13 décembre 2023

Heure : 8h30 à 16h30

Coût : 595 $ plus taxes/pers.

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Comment rédiger un mandat d'expertise ?

Un des outils à la disposition du gestionnaire qui traite les dossiers en invalidité est l'expertise médicale. Considérant les conséquences déterminantes qu'aura le rapport d'expertise sur l'évolution du dossier, il importe de tirer profit au maximum des connaissances du médecin. Après tout, c'est lui l'expert !

Formatrice : Me Geneviève Mercier, CRIA

Visioconférence Zoom : 12 octobre 2023

Heure : 8h30 à 10h00

Coût :  225 $ plus taxes/pers.

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